Thursday, November 21, 2019

Nous détruisons la seule chose qui pourrait nous sauver

Beaucoup de fondamentalistes religieux sont d'accord : le monde touche à sa fin !
Certains (la plupart ?) pensent qu'il finira dans le feu. Les autres pensent que la glace sera le coupable. Après avoir contemplé le ciel enfumé cet été, je mise sur les flammes.
Sérieusement, nous sommes foutus. Les pandémies. Les guerres à propos de l’eau. Les enfants en cages. L’effondrement culturel. Les inondations bibliques. L'extinction.
Le monde dangereux, accapareur et imprévisible que nous avons créé est voué à l'oubli.
La technologie ne nous sauvera pas. Ni les incantations aux allures intelligentes, ni les véhicules sans chauffeur ou un départ dans des colonies loin dans l’espace, rien ne sortira du chapeau. Nous ne serons pas sauvés par les Marines, les milliardaires ou les super-héros numériques.
Nous détruisons notre ressource la plus vitale.
Sans l'intelligence civique, sans notre capacité de régler les problèmes efficacement et équitablement, nous n'avons pas d'avenir.
Tout le monde s'en fout. Probablement parce que s'en soucier signifierait modifier notre façon de penser et d'agir.
Les gens ont déploré le déclin du monde et ont rendu publique son importance, mais sans une expression communément acceptée, nous ne pouvons pas y penser ou en parler.
L'"intelligence mise en commun" de John Dewey est construite avec la contribution de tous : Nous ne progresserons pas dans la lutte contre le racisme, les inégalités économiques, la dégradation de l'environnement ou la guerre sans notre créativité, notre compassion et notre dévouement collectif.
L'intelligence civique est large mais non ambiguë. Le changement social est un processus d'apprentissage qui s'adapte à des situations spécifiques. Des groupes de personnes travaillent de façon autonome et coopérative : protester, théoriser, enseigner et apprendre, jardiner, construire, signer des chèques, programmer, analyser des données, faire de la musique et de l'art.
L'intelligence civique est plus facile à détruire qu'à créer. Les pays qui ont récemment lancé des réformes démocratiques rechutent vers le fascisme. Malheureusement, c'est logique : N'importe quel idiot peut brûler une grange.
Mais David, le berger de renommée biblique, a déployé avec succès sa fronde contre le géant Goliath. En d'autres termes : David gagne parfois. Et pas à cause de la chance.
On pratique l'intelligence civique par la pensée et l'action, jamais l'une sans l'autre. Elle vise des objectifs sociaux et environnementaux positifs. C'est critique, non dogmatique et provisoire.
L'intelligence civique exige la participation des citoyens. On peut commencer par lire et discuter. On peut rejoindre des projets, des groupes ou des mouvements existants ou commencer quelque chose de nouveau. On peut poser des questions : Pourquoi cette communauté est-elle appauvrie ? Les soins de santé peuvent-ils être plus abordables ? Comment aborder simultanément les objectifs environnementaux et sociaux ?
L'intelligence civique présume qu'il existe des chemins qui mènent à des situations améliorées, même si ces chemins ne sont pas évidents. Il peut être difficile de voir comment une action peut résoudre un problème, mais les actions aident à découvrir de nouvelles idées et opportunités.
Elle ne diabolise pas les groupes de personnes et ne favorise pas la violence. Des slogans douteux autour de la "pureté" ou de la "grandeur" passée détournent l'attention des problèmes réels et favorisent l'ignorance civique.
L'intelligence civique n'a pas besoin de permission ou de diplôme. Greta Thunberg, la militante suédoise de 16 ans, a prouvé que l'âge n'est pas un obstacle. Elle a montré que les représentants nommés détruisent l'avenir des personnes vulnérables qu'ils sont censés protéger.
L'intelligence civique n'est pas nouvelle. Avant 1874, il était illégal de battre son chien, mais légal de battre son enfant. Mais après un épisode horrible, la question de la protection de l'enfance est entrée dans la sphère publique et les premières lois contre la cruauté envers les enfants ont été adoptées.
Le génocide n'était pas un crime jusqu'à ce qu'un avocat polonais, Raphael Lemkin, invente le terme et pousse l'ONU en 1948 à légiférer.
Lorsque les médias se concentrent sur des leaders charismatiques et des actions spectaculaires, ils ignorent le travail quotidien, la partie cruciale et submergée de l'iceberg de l'intelligence civique, qui reste invisible et sous-estimée. Des actions civiques intelligentes émergent de la vie quotidienne.
Les citoyens marchent pour la science et pour les femmes. Ils conçoivent de minuscules maisons pour les sans-abris et lisent le rapport Mueller pour en savoir plus sur les irrégularités de la campagne présidentielle de 2016. Aux Pays-Bas, des personnes âgées se réunissent et réparent des appareils usagés. Les Kenyans ont planté 51 millions d'arbres pour aider à reboiser leur pays. Dans le monde entier, les gens font de la science citoyenne, comptent les nids, analysent l'eau à la recherche de toxines, surveillent les usines.
Les gouvernements peuvent aussi s'engager. En 2015, presque tous les pays du monde se sont mis d'accord sur un plan de lutte contre le changement climatique. Et lorsqu'un négationniste du changement climatique à la Maison-Blanche a dispersé bon nombre des décideurs politiques les plus compétents du pays dans des gouvernements d'État et locaux, ils se sont retrouvés dans des fondations et des organismes sans but lucratif, reconfigurant leur réseau pour continuer le travail.
Nous pensons, pour la plupart, que résoudre les problèmes n’est pas pour nous. Cela signifie qu'il faut transmettre ces problèmes à des dirigeants en qui peu de gens ont confiance.
Les ignorants civiques ne peuvent pas changer d'avis, poser des questions critiques, voir d'autres perspectives, affronter l'ambiguïté, remettre en question leurs prémisses, ou être sceptiques face à des affirmations douteuses. Ils blâment la victime et craignent la personne qui n'a pas l'air, n'agit pas ou ne pense pas comme eux. Ils choisissent des "hommes forts" pour les diriger, des dictateurs en herbe qui promettent de résoudre tous leurs problèmes, généralement en "s'endurcissant" par la brutalité et la marginalisation d'autrui. L'ignorance civique engendre l'ignorance civique.
Les gens se préoccupent à juste titre de leur propre vie et sont pris dans des habitudes de pensée qui empêchent toute action significative. On leur a appris à ne pas penser à certaines choses, à ne pas les remettre en question, à être impuissants et à être désespérés. Ils sont anxieux, déprimés et paralysés.
Mais si l'intelligence civique est souvent dangereusement basse, elle n'est jamais nulle. Et il n'y a pas de maximum : il peut toujours y en avoir plus.
Des progrès positifs ont été réalisés tout au long de l'histoire, même dans les périodes les plus sombres, et toutes les actions ne sont pas vouées à l'échec. L'intelligence civique exige du courage. Les luttes seront souvent longues et se heurteront à une opposition forte et bien financée.
N'importe qui peut jouer un rôle actif dans notre intelligence civique dynamique et évolutive. Les gens verront les signes d'espoir s'ils les cherchent. L'un de mes moments les plus mémorables en tant qu'enseignant a été lorsqu'une élève m'a dit que sa mère apprenait aussi l'intelligence civique. Elles discutaient de ces idées après les cours.
Se jeter d’une falaise n’est pas la seule alternative qui reste. Un monde juste et durable est possible. Mais nous pouvons choisir de jouer du violon pendant que le monde brûle. Si, en effet, ce n'est pas la glace qui ferme le rideau.

Merci à Terry Zimmer et Myriam Lewkowicz pour leur traduction et leurs conseils.

Tuesday, July 30, 2019

John Hickenlooper's Socialism Problem (Is Ours Too)

With the next round of presidential debates among the democratic contenders just around the corner, one specter from the first set continues to haunt me.

In the debate former Colorado governor John Hickenlooper mentioned several times that he was a scientist. This of course suggests that he bases his opinions and decisions on evidence and reasoning.

On the other hand, another statement that he made more than once was that his opponents are advancing socialism. But if he has looked at the evidence — as a good scientist would — he would certainly have learned that the democratic socialist countries of the world are the least corrupt and the most successful.

Why might the governor choose to emphasize socialism? Presumably the decision was made after discussion with political consultants who thought it would help him stand out among his political rivals.

It could also show him as a realist who would stand up to the dangers that socialism poses. But what dangers? And to whom do they pose a threat?

While many people might not consider free higher education or universal health care as dangerous per se, the top 1% presumably does. Without really explaining why Hickenlooper implies that these are both things that other countries can afford but we can't. But both are addressed more effectively and less expensively in countries that are governed according to democratic socialistic approaches.

Sadly, as the governor presumably suspects, the word "socialism" probably still has some of the clout that it historically has enjoyed, basically as a stimulus or trigger that automatically entails bad things: Stalinism, secret police, shoddy merchandise, taxes.

But why shouldn't the governor use the word socialist if it gets the results he is seeking? John Hickenlooper is not the worst offender, only the latest. And he's not likely to win the nomination anyway.

Even if John Hickenlooper isn't using the term cynically, there are plenty of people who will: Trump and the Republicans and corporate media and their mouth-pieces are now dusting off the old red-scare playbooks. But mainstream media is no stranger to the cognitive shortcuts that often substitute for evidence and reason. In fact, many pundits and reporters faced with deadlines and the internalized rules of the owners, may believe themselves to be the truthtellers yet they are often the worst offenders.

As somebody who studies civic intelligence (and civic ignorance) I still wince when professionals take advantage of the public's susceptibility to weaponized rhetoric. While the immediate intent is preventing progress on social or environmental issues such as climate change or inequality, the broader side-effect is degradation of our country's civic intelligence. Using manipulative language, either intentionally or not, goes a long way to damage the civic intelligence that has recently been revealing its fragile status.

Although "socialism" has gotten less of a clobbering in the media lately it is likely to be called into duty in this election cycle. This is especially true if Bernie Sanders or Elizabeth Warren get the nomination. Unfortunately this smokescreen conveniently ignores the evidence that capitalism, especially in its less regulated and more crony-centric forms whether it is housed in Brazil, Russia, or the United States, is magnitudes more problematic than the social democracies of Sweden and the like.

Younger people seem to know instinctively when people are trying to manipulate them. They seem to know that addressing the real problems will only happen when we face reality intelligently and cut through manipulative punditry.

So, yes, we, like Governor Hickenlooper, have a problem with "socialism." The problem is that we're not really talking about the ways that democratic socialism could be helping us get out of the deep problems that are currently being ignored.

Thursday, August 23, 2018

Earth To Jeff! The Search for Socially Responsible Life on HQ-0















Sometime in the future, if we are to succumb to the dreams of Amazon founder Jeff Bezos, millions of earthlings will be expats, living among the stars, in the cosmos far from the planet on which all of us currently reside. How cool is that?!

Is Jeff's dream of off-world colonization at least partially due to the fact that we don't govern ourselves too well, that we're greedy and can't share, that we distrust and oppress the "other", that we degrade our natural environment, and that we create super-plutocrats while those who couldn't survive in the new "disrupted" global capitalist arena, sleep in tents by the side of the road?

Jeff who weighs in at 134 billion dollars is the richest person in the world. His net worth exceeds that of silver medalist Bill Gates by nearly 50%. Amazon started in 1994 by selling books online. Now it accounts for nearly 50% of all online sales in the United States. Using this position as the inescapable arbiter between seller and buyer enables Amazon to punish non-compliance and otherwise call the shots: Play by Amazon's rules — or don't play. 

We have also recently learned that Amazon plans to leverage its data superiority in the social realm. The company intends to expand the scope of surveillance / social domination, albeit under a different banner, that of public safety. Amazon's new facial recognition software, Rekognition (sic), basically automates mass surveillance. One of Amazon's customers stated that their customers use the system to "detect, analyze, and index up to 100 faces (up from 15) in a single image" allowing them to "accurately capture demographics and analyze sentiments for all faces in group photos, crowded events, and public places such as airports and department stores." (Sentiments?!) The ACLU points out that "at a time when Americans are joining public protests at unprecedented levels" this technology would allow the government to intensify its focus on "communities already unjustly targeted" such as undocumented immigrants, Black Lives Matter activists, or even, critics of Amazon. [1]

Economically and technologically a bully, Amazon's activities also wreak havoc on the one planet where humans do live. Getting the broad picture of that is not so easy. Apple, Google, and Microsoft score A's on the CDP which tracks and reports on carbon emissions, while Amazon receives an F due to its refusal to share its information. Nevertheless, part of the story has been pieced together. A climate group (2.) estimates that In 2017 Amazon's shipping operations were responsible for 19.1 million metric tons of CO2, equivalent to nearly five coal-fired power plants while the exhaust from its diesel fleet raises the risk of cancer and asthma, especially in the low income communities that are closest to its routes. 

While many of us are tired of Big Tech's digital determinism, their future porn and their unflagging solutionism, I suspect that with a few "reality interventions" and listening sessions (without distracting digital gadgets) they could rejoin the human race. In Seattle this could take the form of Amazon copping to its responsibility and support the so-called "head tax" on the wealthiest corporations in the city to help with the homelessness problem that their presence has exacerbated. Several weeks ago Seattle's city council under pressure from Amazon and other friends of big business, reversed themselves and repealed their previous, unanimous head-tax legislation.

Nobody of course likes paying taxes. But it's something one has to do. Most of the people who would self-identify as grown-ups would acknowledge that. Besides paying taxes as citizens are obliged to do, Jeff also needs to acknowledge some responsibility for his company's impact. It would be wonderful to hear him say, "This country allowed me get astronomically rich and I want to give back — to the city, the country, and the earth. This acknowledgement could provide billionaires (and even millionaires) with a positive vision about living a real life not some phony sci-fi, utopian bunker, island paradise, virtual reality stereoscopic television adolescent cartoon fantasy. 

It's not only Jeff's fault but for heaven's sake, if he's half as smart as he thinks he is, he must realize the effects that Amazon has had on the economic situation in Seattle. Hmmm... instantly transplant 40,000 new Amazonians into the city... Wonder if that could have any side effects? While the median house in Seattle is now priced at $820,000 the number of unsheltered homeless people in Seattle has doubled in the last 10 years. Rental costs have jumped 47% since Amazon's arrival in 2010. Jeff and his minions shouldn't shoulder all the blame but a little honesty and self-reflection is not too much to ask of them. 

Jeff, Seattle is calling:

Come home. Come back to earth. Live among the humans and other lifeforms on earth. We need you! Can you share a nickel? We need your money, yes, but we also need your commitment to the planet. There is more to living on the earth than being the world's biggest middle man. Is there a place for Earth and its inhabitants within your big big cosmic vision?

Clearly plutocrats should help pay back with actual dollars but the people and societies that helped them make their fortunes could also use their help in other ways. Although society's problems are not as amenable to tech and tech-think as, say, surveillance and automated red-lining, the brain power of the people working in that field, properly channeled earthwards and, hopefully, with their ego and testosterone dialed down a magnitude or two, could actually help.

Many of us have grown more than a bit distrustful of our new digital corporate masters and their minions. This is in part due to their high level of self-regard, their penchant for "gamification" over reality, their dedication to surveillance and manipulation, their worship of "convenience", and their seeming lack of social awareness and responsibility. But we can't ignore them. They won't go away quietly. 

What is preventing this civic engagement for the common good? Lots of blame to go around, but in the meantime: 

Earth to Jeff!? Do you copy?   Jeff?  Earth is calling. Are you there? 
Jeff???


1. AMAZON: GET OUT OF THE SURVEILLANCE BUSINESS. https://www.aclu.org/post-to-social/amazon-stop-selling-surveillance. Accessed July 5, 2018.

2. Tell Bezos to stop delivering pollution. http://350seattle.org/amazon/. Accessed July 5, 2018.

Wednesday, August 8, 2018

Can you be an Activist and not know it? Look at your reflection in the Activist Mirror!


If an activist is somebody who spends all of their waking hours working for social change where does that leave the rest of us?
One doesn't have to devote every hour of your life to activism to be working for a better world.
Citizen activism is a way of seeing and being in the world. That basically means caring for other people and for the environment and doing something about it.
People all over the world are learning the hard way that somebody must be minding the store. Sadly, people with power will abuse their power if nobody is watching. And they will do what they can to limit the power of citizens.
And some people limit their own power; they renounce any involvement or engagement with the powers that be or the community they live in.
Citizen activism requires a variety of skills and outlooks. And the success of the work depends on how effectively the different activist types work together.
Several decades ago, Bill Moyer, a social movement scholar, determined that activists were generally one of four basic types:
1) Citizens describe a vision of what the world should look like and why; This helps keep us centered on what really matters while helping to people withstand rebuff assaults to that vision.
2) Rebels are usually out front of the rest of us. They put issues on the agenda and they force us to acknowledge the gap between where we are and where we ought to be.
3) Change Agents help facilitate dialogue with the public and those in positions of power and help cultivate new public understanding.
4) Reformers generally work within the system using institutional means of getting and maintaining real change. They help maintain important laws and work to bring new ones into existence.
We developed the Activist Mirror to help people think about what their own roles in relation to public issues. Based on the user's responses to eight brief questions, the Activist Mirror presents them with the role that best describes them. The mirror also presents four patterns from the Liberating Voices pattern language project.
There is no one correct role. All four roles are needed for any social progress and people with all four roles must work together.
Anybody who helps us solve our issues together in a thoughtful and inclusive way is an activist of one sort or another. Whether they know it or not.











Wednesday, January 17, 2018

Towards Smarter Activism: Working Together Without Even Knowing it.

The question of how to work towards positive social change is not easily answered. There is no silver bullet and one size does not fit all. Local contexts vary as do the people and the issues they face within those contexts. The fact that there will be a multiplicity of efforts is obvious. What is not obvious is how those efforts work together and leverage each other — or don't. Clearly the possibility of success will depend on how well these efforts coordinate with each other — intentionally, of course, but implicitly as well because direct communication is often impossible. But how does that happen?

Explicit and Implicit Coordination

The idea of integrating various tools and systems is central to our vision of collective intelligence for the common good (CI4CG) / civic intelligence. One core idea involves developing a framework of coordination that would encourage planned and unplanned cooperation among people who may or may not be working together directly. The latest incarnation of this work is developing a broad cognitive map of civic intelligence which was initiated at our workshop at the Community and Technology 2015 conference in Troyes, France. Ideally this map will be used for characterizing, comparing, and cultivating CI4CG efforts. One of our main chores is helping to uncover and encourage synergy and to help nudge "individual" projects into broader, more integrated and mutually supporting hyper-projects.

The following list of various "sharables" provides a fairly extensive list of ways to coordinate and support this mutual work:

  • shared themes or challenge focus (not necessarily determined via specific grant programs);
  • shared methodology, vocabulary, models;
  • shared aspirations, goals, manifestos;
  • shared codes of ethics;
  • shared plans;
  • data interchange, APIs, taxonomy, ontology;
  • shared projects;
  • shared research agendas;
  • shared project members;
  • shared awareness;
  • shared communicative venues (structured and unstructured; virtual, in-person, and hybrid);
  • shared commitments;
  • shared online repositories, portals, test-beds;
  • shared services; and
  • shared knowledge of community roles.

We expect to pursue a variety of activities including events such as workshops at appropriate venues and more collaborative research and action projects. We will expand and publicize projects and opportunities and lobby for more. Generally we will help with connections — tools, venues, framework, methodologies.

These steps include developing and improving our community / network, pursuing and refining our research agenda, carrying out various experiments, documenting our work and ensuring ready access to the results, understanding challenges and opportunities, cultivating fruitful community partnerships, and generally construing this enterprise as an ongoing and perpetual project. Because the enterprise is so broad a continuing learning cycle based on the enterprise as a whole — its effectiveness, reach, and influence — should be embedded in our processes in what could be called collaborative meta-cognition.

This work includes products such as deliberative systems, research enterprises and case studies, think tanks, model policy documents, curricula, ruminations and epistles, thought experiments, art works, and many others. While this work continues to promote rigorous research, it consciously seeks to integrate and build upon other perspectives. We hope to transcend the constraints of many dominant habits, institutions, and norms, especially when their strict obedience compels us to work in ways that are likely to be ineffective in addressing the common good of the planet and its inhabitants.

We hope that by modeling the world we’d like to see we can obtain insights that would be difficult to acquire through other means. Beyond conducting research and developing tools, services, policy, and the like, we are hoping to build the circumstances that help promote this work and the orientation in the world. To these ends we are especially eager to work with the people worldwide who share this vision and with those who are already conducting this critical work.

Intelligence collective, intelligence civique et langage par patterns

Dans mon quotidien et ma vie professionnelle, je m’appuie sur l’intelligence collective, l’intelligence civique et le langage par patterns. Ces approches représentent une opportunité importante de pouvoir nous aider à nous sortir d’un bourbier que nous avons créé. Bien qu’il m’ait fallu du temps pour les identifier et les utiliser, ces concepts m’ont bien rendu service : ils m’ont aidé à nourrir et former ma façon d’enseigner avec une perspective et une méthode que je pense utiles, riches et responsabilisantes. Ils m’ont aidé à donner un sens au monde qui m’entoure et d’en apercevoir les améliorations possibles.

Mon hypothèse de travail est que l’un des problèmes les plus importants que nous rencontrons est notre incapacité à résoudre des problèmes importants. Nos outils ne semblent pas adaptés à cette tâche. Nous n’avons pas les bons paradigmes, les bonnes théories ou le bon vocabulaire pour réfléchir à ce problème de manière globale. Nous n’avons pas les facultés adéquates pour reconnaitre collectivement les problèmes, les comprendre et nous mobiliser pour les contourner. C’est la question que j’ai choisi de cibler : Que ferions-nous pour développer l’intelligence civique dont nous avons besoin dans notre vie au XXIème siècle ? 
Cibler cette question a permis de déboucher vers d’autres questions, d’autres chemins et d’autres opportunités. Elles nous mènent vers une interprétation qui n’aurait pas été révélée sans ce focus.

Intelligence collective

Pour comprendre l’intelligence collective et civique, il semble judicieux de définir l’intelligence en général : « un processus intégré qui permet à un agent, dans un environnement qu’il perçoit, d’agir de manière appropriée à l’accomplissement de ces objectifs. En particulier, dans des zones qui présentent un enjeu concret ou une opportunité ». 
J’utilise cette définition de l’intelligence car elle nous permet de voir ce phénomène de manière scientifique. Elle met également en avant l’idée que l’intelligence est un procédé dynamique et flexible (ou plutôt, un ensemble de procédés), et non un simple phénomène existant, ou une caractéristique qui se résume par une simple valeur numérique. L’intelligence collective (parfois appelé intelligence distribuée) met en lumière le fait que des personnes au sein d’un groupe emploient et exposent leurs intelligences. Après tout, comme Roy Pea (1993) le souligne « Chaque personne ayant observé de près les pratiques de la cognition reste bloquée face au fait que l’esprit ne fonctionne pas tout seul. Les intelligences révélées à travers ces pratiques sont distribuées par les esprits, les personnes et des environnements (symboliques et physiques) naturels et artificiels ».

Un simple exemple : je travaillais chez Boeing, une entreprise qui dessine et fabrique des avions (entre autres choses). L’entreprise détermine à intervalles réguliers, qu’il faut réfléchir au prochain avion. Un petit groupe de personnes va alors dessiner un concept d’avion qui n’existe pas encore ; réfléchir à combien de kilomètres il peut parcourir sans refaire le plein de carburant, quels types d’économies de carburant, combien de sièges, etc. Ainsi, quelques années plus tard, un de ces avions vole concrètement et le cycle continue. Cet accomplissement sous-entend une série de process impliquant des dizaines de milliers de personnes. Cet ensemble appréhende son environnement, mobilise ses ressources, coordonne ses activités avec succès et apprend un volume important d’informations. Clairement il se comporte comme un agent intelligent. Un groupe d’individus non coordonnés ne pourrait pas réussir à concevoir et fabriquer un avion moderne. Et lorsqu’on parle d’intelligence individuelle, en réalité il est pratiquement impossible de parler « d’intelligence » personnelle (qui n’est pas mesurable par un test de QI) comme une intelligence séparée de celle d’autres individus.

Des circonstances complexes nous obligent à penser plus sérieusement à notre intelligence collective. Il y a deux raisons primaires à cela : la première, c’est parce que l’intelligence collective définit la réalité sociale dans laquelle nous vivons. La seconde, c’est parce que nous en dépendons totalement. L’intelligence collective est une nécessité pour notre survie. Mais pas n’importe quel type d’intelligence collective.

L’intelligence civique

L’intelligence civique peut être vue comme un type d’intelligence collective mais les deux ne sont pas identiques. L’intelligence civique décrit ce qui se passe lorsque les gens travaillent ensemble pour traiter un problème significatif et partagé de manière équitable et efficace. Il ne s’agit pas de résoudre un puzzle ayant une solution définie. Nous utilisons le terme « équitable » car c’est ce le terme approprié pour cette forme d’intelligence. C’est un non-sens de considérer l’intelligence comme un exercice déconnecté, purement « rationnel », qui a lieu en l’absence de valeurs, de justice, de respect et de tout autre critère inhérents à la civilisation humaine. L’intelligence civique diffère également de l’intelligence collective par sa volonté essentielle d’action. L’intelligence civique soulève une question critique : Est-ce que notre société est suffisamment intelligente pour affronter les enjeux auxquels elle fait face ?

L’intelligence civique décrit comment des groupes de personne arrivent à des fins civiques grâce à des moyens civiques. C’est donc une perspective indispensable pour notre progrès social et environnemental. Il est également important de noter que l’intelligence civique prend différentes formes à différentes échelles. Elle peut exister à un niveau mondial (le climat discuté à Paris en 2015 par exemple) et exister à l’intérieur de groupes, de communautés, de nations et même à l’échelle d’un individu. L’intelligence civique nécessite apprentissage et enseignement. Dans mes recherches à Evergreen, les étudiants travaillent ensemble pour utiliser et promouvoir l’intelligence civique à travers des projets liés au « monde réel ». Il semblerait que la pratiquer est l’une des meilleures manières pour apprendre en la matière.

Si l’intelligence civique est ce dont nous avons besoin, pourquoi ne l’affrontons-nous pas directement et explicitement ? Curieusement beaucoup de recherches sur l’intelligence collective nous empêchent d’en avoir conscience ou en organisent le phénomène. En d’autres termes, des abeilles, des fourmis, et même des moules visqueuses, peuvent démontrer une intelligence collective alors que les êtres humains, qui sont capables de refléter leur pensée (métacognition) et même de les changer s’ils le veulent, y apportent peu de considération.

Le langage par patterns

L’intelligence est le produit de la coadaptation dans l’environnement dans lequel elle existe. Plus l’agent observe un grand nombre de facteurs dans son environnement, plus l’intelligence doit être complexe. En d’autres termes, l’intelligence et l’ensemble des process qui la régissent, reflètent dans une large mesure l’environnement dans laquelle elle existe. Les patterns d’un langage sont créés pour attester de la complexité du monde dans lequel nous vivons en fournissant des composants appréhendables de notre « réalité » collective. Les caractéristiques de cet environnement sont ce qui nous importe. Les patterns peuvent nous aider à avoir une meilleure manière de penser et d’agir sans perdre de vue l’environnement qui le borde. Par conséquent, ils peuvent être perçus comme des outils pour faire avancer l’intelligence.

Mais qu’est-ce un langage par patterns ? C’est un concept qui fut introduit dans les années 1970, à travers un livre révolutionnaire sur l’architecture appelé « A Pattern Language » (Alexander et al, 1977). Le livre inclus 253 patterns qui pourraient aider les gens à construire des chambres, des maisons, des immeubles et des villes qui seraient plus belles et plus axées sur la vie. Chaque pattern décrit une relation entre les gens et l’architecture et aiderait à résoudre un problème qui résulterait de cet environnement. L’idée était de fournir des patterns que les gens pourraient utiliser pour jouer un rôle fort dans le design de l’environnement physique dans lequel ils vivent. Qu’est-ce qu’un pattern ? En général, un pattern est quelque chose qui se répète. Nous pensons généralement au pattern visuel. Le genre précis de patterns auxquels Alexander se réfère est une généralisation de moyens par lesquels les gens ont historiquement abordé un problème. Un pattern peut être imaginé comme des graines pour la réflexion. Cela ne vous dit pas comment penser ou faire, mais cela vous aide ainsi que les personnes avec lesquelles vous travaillez à identifier les opportunités utiles. Un pattern contient une description d’une situation donnée qui a besoin d’évoluer. Alexander l’exprime de la manière suivante : « Chaque pattern décrit à la fois un problème qui se répète encore et encore dans notre environnement et à la fois le cœur de sa solution. Ainsi, vous pouvez utiliser cette solution un million de fois, sans jamais que ce soit deux fois la même chose ».

Un langage par patterns est simplement une collection organisée de patterns. Ils travaillent ensemble afin de fournir un large éventail d’idées que les gens peuvent utiliser (et ont déjà utilisés) pour résoudre leurs problèmes. C’est un cadre qui permet d’intégrer des idées hétérogènes mais interdépendantes.

Capture d’écran du site Public Sphere Project.
 Exemple de patterns choisis et mis en liens pour répondre à une problématique donnée.

Je promeus et j’utilise le langage par patterns car il est utile pour représenter la complexité des enjeux que nous rencontrons et il nous aide à appréhender les actions à mettre en place.
Les patterns sont pensés pour fournir un langage commun et être applicables dans les diagnostics et les prescriptions.

En travaillant avec 85 contributeurs, nous avons développés Liberating Voices, A Pattern Language for Communication Revolution qui contient 136 patterns tel que « les voix inaudibles », « le voyage des activistes », « le cadre stratégique ».

Pattern 123 : Théâtre illégitime. 
Photographie du groupe punk-rock Pussy Riot, protestataire et féministe russe

Ils fournissent des idées pour s’émanciper du courant dominant qui supporte les inégalités et les dégradations environnementales. Ce travail s’est cristallisé dans un livre (Schuller 2008) où l’information et la communication sont utilisées à des fins positives. Idéalement, les gens et les groupes peuvent utiliser ces patterns pour transformer leurs idées ou aspirations en action afin de produire un changement social positif. L’espoir est que ces modèles puissent armer les gens pour les aider à créer un futur qui soit inclusif, sain, respectueux et plus équitable.

Pour aller plus loin

Les problèmes que nous affrontons sont incroyablement complexes et interconnectés. On ne peut pas espérer qu’ils disparaissent sans un travail intense et une imagination collective sans limite.
Adhérer à l’intelligence civique en tant que perspective peut aider à motiver et informer sur une nouvelle façon de résoudre les problèmes et ce, de façon collaborative. Cette approche ne résout bien évidemment pas tous les problèmes mais elle peut nous permettre de développer une nouvelle recherche collaborative et des projets d’action. En particulier pour s’émanciper des limites qui bordent notre quête pour une vie meilleure.

* Tous les patterns présents dans Liberating Voices sont disponibles en ligne dans une version courte, en anglais, sur le site Public Sphere Project (http://www.publicsphereproject.org)et 42 des patterns en francais. Ces patterns existent également en cartes physiques afin d’être utilisés en face à face durant des ateliers. Sur un autre plan, quelques années après la publication du livre, mes étudiants et moi avons développés un ensemble de 40 anti-patterns. Cette exploration du « côté obscur » nous a aidé à mieux comprendre comment fonctionnent les forces oppressives avec des objectifs négatifs (Schuler and Wagaman 2013). Ceci s’est ironiquement révélé une expérience positive pour nous tous.

References

Alexander, C. (1977). A Pattern Language: towns, buildings, construction. New York: Oxford University Press.
Alexander, C. (1979). The timeless way of building. New York: Oxford University Press.
Pea, R. D. (1993). Practices of distributed intelligence and designs for education. Distributed cognitions: Psychological and educational considerations, 11.
Schuler, D. (2001). Cultivating Society's Civic Intelligence: Patterns for a New "World Brain", Journal of Society, Information and Communication, Vol 4 No. 2
Schuler, D. (2008). Liberating Voices: A Pattern Language for Communication Revolution. MIT Press. Schuler, D., and Wagaman, J. The Surprising Power, Vitality, and Potentiality of Examining the “Dark Side:" 
The Collaborative Production of the Restraining Voices Anti-Pattern Language in an Educational Setting. In Fall 2013 International PUARL Conference: Generative Processes, Patterns and the Urban Challenge. Neis H. (ed.). PUARL Press, Portland, OR, 2013.

Douglas Schuler est professeur à l’université Evergreen State College, ancien Président de « Computer Professionals for Social Responsibility (CPSR) », et membre fondateur du Seattle Community Network (SCN). Il est également corédacteur de plusieurs livres, dont « Shaping the Network Society: The New Role of Civic Society in Cyberspace » (MIT Press, 2004) et auteur de “New Community Networks: Wired for Change ». Ceci est la préface d’un livre écrit dans le cadre d’un groupe de travail à l’université nationale autonome de Mexico (UNAM), intitulé « Seminario Visiones sobre las Mediaciones Tecnológicas de la Educación ».

Monday, May 1, 2017

Inteligencia Colectiva, Inteligencia Cívica y 
Lenguaje de Patrones


Confío en la inteligencia colectiva, la inteligencia cívica y los lenguajes de patrones en mi vida cotidiana y profesional. Más allá de eso, esos enfoques representan oportunidades importantes que pueden ayudarnos a medida que tratamos de cavar a nosotros mismos fuera del lodazal que hemos creado para nosotros mismos. Aunque me tomó un tiempo identificarlos y ponerlos en práctica, estos conceptos me han servido bien: me han ayudado a informar ya dar forma a mi enseñanza con una perspectiva y práctica que creo útiles, ricas y empoderadoras. Y me han ayudado a hacer algo de sentido del mundo y ver posibilidades para mejorarlo.


Mi hipótesis de trabajo es que uno de los problemas más importantes que enfrentamos es que nuestra incapacidad para enfrentar problemas significativos. Nuestras herramientas no parecen ser adecuadas para la tarea. No tenemos los paradigmas, teorías o vocabulario adecuados para pensar holísticamente este problema. No tenemos las instalaciones adecuadas para reconocer colectivamente los problemas, entenderlos y movilizarnos para sortearlos. Este es el tema que he elegido enfocar: ¿qué debemos hacer para desarrollar la inteligencia cívica que necesitamos para la vida en el siglo XXI? Enfocarse en este tema ha ayudado a abrir nuevas preguntas, avenidas y oportunidades que condujeron a entendimientos que no se habrían revelado sin ese enfoque.


Inteligencia colectiva


Para entender la inteligencia colectiva y cívica, es lógico establecer primero una definición de inteligencia en general: Un conjunto integrado de procesos que permiten que un agente actúe de manera apropiada a los objetivos del agente y al ambiente que percibe y actúa dentro - en particular las áreas que presentan retos o oportunidades reales o potenciales. Yo uso esa definición de inteligencia porque nos ayuda a ver el fenómeno de una manera que es consistente con la ciencia. También pone de relieve la idea de que la inteligencia es un proceso dinámico y flexible (o, más exactamente, un conjunto de procesos), no un fenómeno que simplemente existe o es una característica que puede resumirse utilizando un valor numérico simple.


La inteligencia colectiva (a veces llamada inteligencia distribuida) pone el foco en el hecho de que grupos de personas -no sólo individuos- emplean y exhiben inteligencia. La inteligencia colectiva pone un nombre en este fenómeno extremadamente importante. Después de todo, como señala Roy Pea (1993): "Cualquiera que haya observado de cerca las prácticas de la cognición se sorprende con el hecho de que la" mente "nunca trabaja sola, las inteligencias reveladas a través de estas prácticas se distribuyen entre las mentes, Y los ambientes simbólicos y físicos, tanto naturales como artificiales ".


Un ejemplo sencillo: yo solía trabajar en Boeing, una corporación que diseña y construye aviones (y otras cosas también). A intervalos regulares la corporación determina que necesita pensar en su próximo avión. Un pequeño grupo de personas esbozaría un concepto para un avión que aún no existía: ¿cuántas millas podría volar sin recargar combustible, cuántos asientos tendría, qué tipo de economía de combustible tendría, etc. Pocos años más tarde uno volaría realmente, seguido generalmente por mucho más. Este logro implica un conjunto integrado de procesos que involucran a decenas de miles de personas; El colectivo percibió su entorno, reunió recursos, coordinó con éxito sus actividades y aprendió información importante durante todo el proceso. Claramente actúa como un agente inteligente. Un montón de gente descoordinada no podía diseñar y construir un avión moderno. Y mientras hablamos de la inteligencia de los individuos, en realidad es casi imposible pensar en la inteligencia de una persona (que no es lo que se mide por las pruebas de CI) como separada de otras personas.


Nuestras circunstancias complejas nos obligan a pensar más seriamente en nuestra inteligencia colectiva. Hay dos razones principales: la primera es que porque la inteligencia colectiva define la realidad social en la que vivimos; La segunda es porque dependemos absolutamente de ella. La inteligencia colectiva es un requisito para la supervivencia, pero no cualquier tipo de inteligencia colectiva.



Inteligencia cívica


La inteligencia cívica puede ser pensada como un tipo de inteligencia colectiva, pero los dos no son idénticos. La inteligencia cívica describe lo que sucede cuando las personas trabajan juntas para abordar los problemas compartidos significativos de manera equitativa y eficiente. No se trata de resolver puzzles con soluciones claramente definidas. Usamos el término "equitativamente" porque eso es lo que es apropiado para este tipo de inteligencia. No tiene sentido considerar la inteligencia tal como está puesta en el mundo social como un ejercicio puramente "racional" que tiene lugar en ausencia de valores, justicia, respeto y otros rasgos importantes que son inherentes a la civilización humana. La inteligencia cívica también difiere de la inteligencia colectiva debido al papel esencial de la acción en la inteligencia cívica. La Inteligencia Cívica plantea la pregunta crítica: ¿Es la sociedad lo suficientemente inteligente como para enfrentar los desafíos que enfrenta?


La Inteligencia Cívica describe la forma en que los grupos de personas se dirigen a fines cívicos a través de medios cívicos. Como tal, es una perspectiva indispensable para el progreso social y ambiental. También es importante señalar que la inteligencia cívica toma diferentes formas a diferentes escalas. Puede existir a nivel global -las conversaciones sobre el clima en París en 2015, por ejemplo- y puede existir dentro de grupos, comunidades, una nación o, incluso, un solo individuo. La inteligencia cívica requiere aprendizaje y enseñanza. En mi Laboratorio de Investigación y Acción de Inteligencia Cívica en Evergreen los estudiantes trabajan juntos para usar y promover la inteligencia cívica a través de proyectos del "mundo real". Parece que la práctica de la inteligencia cívica es una de las mejores maneras de aprender sobre ella.


Si la inteligencia cívica es lo que necesitamos, ¿por qué no lo enfrentamos directa y explícitamente? Curiosamente muchas exploraciones en la inteligencia colectiva desautorizan el pensamiento consciente o la agencia del fenómeno. En otras palabras, las abejas o las hormigas, o incluso los moldes de limo pueden exhibir inteligencia colectiva, mientras que los seres humanos, que son capaces de reflexionar conscientemente sobre su pensamiento (metacognición) e incluso cambiarlo si quieren-no son dignos de consideración.


Lenguaje de patrones


La inteligencia es un producto de la co-adaptación al entorno en el que existe. Cuantos más factores en el entorno un agente debe atender, más compleja debe ser la inteligencia. En otras palabras, la inteligencia -el conjunto de procesos- refleja en gran medida su entorno. Los lenguajes de patrones están diseñados para explicar la complejidad del mundo en el que vivimos, proporcionando componentes comprensibles de nuestra "realidad" colectiva, las características del entorno que son importantes para nosotros. Los lenguajes de patrones pueden ayudar a situarnos en una mejor posición para pensar y actuar sin perder de vista el entorno más amplio. Por lo tanto, pueden ser vistos como herramientas para avanzar la inteligencia cívica.


Pero, ¿qué es exactamente un lenguaje de patrones? El concepto fue introducido en la década de 1970 a través de un libro revolucionario sobre el entorno construido llamado A Pattern Language (Alexander et al, 1977). El libro incluía 253 patrones que podrían ayudar a las personas a construir habitaciones, casas, edificios y ciudades que eran más hermosas y que afirmaban la vida. Cada patrón describe una relación entre las personas y el entorno construido que les ayudaría a resolver un problema que era el resultado del entorno construido. La idea era proporcionar patrones que las personas pudieran utilizar para desempeñar un papel más fuerte en el diseño del entorno físico en el que viven.


¿Qué es un patrón? En general, un patrón es algo que se repite. Generalmente pensamos en patrones visuales cuando pensamos en patrones. El tipo específico de patrones a que se refiere Alexander son generalizaciones de formas en las que la gente ha tratado históricamente los problemas con el tiempo. Un patrón puede ser pensado como una semilla para pensar. No le dice qué pensar o hacer, pero puede ayudarle a usted ya las personas con las que está trabajando para identificar oportunidades útiles. Un patrón contiene una descripción de una situación actual que necesita cambiar. También contiene una visión de un futuro más deseable, que el uso del patrón puede ayudar a crear. Alexander lo expresó de esta manera: "Cada patrón describe un problema que ocurre una y otra vez en nuestro entorno, y luego describe el núcleo de la solución a ese problema, de tal manera que usted puede usar esta solución un millón de veces, sin Siempre haciéndolo de la misma manera dos veces ".


Un lenguaje de patrones es simplemente una colección organizada de patrones. Los patrones de un lenguaje de patrones trabajan juntos para proporcionar una amplia gama de ideas que las personas pueden usar y han utilizado para ayudarles a resolver los problemas que les gustaría abordar. Los lenguajes de patrones proporcionan un marco para integrar ideas dispares pero interdependientes. Promuevo y uso lenguajes de patrones porque son útiles para representar la complejidad de los desafíos que enfrentamos y nos ayudan a considerar acciones. Se pretende que sean útiles en el diagnóstico y la prescripción y para proporcionar un lenguaje común.


Trabajando con un grupo de otros 85 colaboradores, desarrollamos el lenguaje de patrones de Voz Liberadora que contenía 136 patrones *, tales como Voces de los no escuchados, Viaje por carretera activista y Marco Estratégico. Proporcionan ideas para el cambio de las tendencias a menudo dominantes que sostienen la desigualdad y la degradación ambiental. Ese trabajo culminó en un libro (Schuler 2008) que contiene patrones para trabajar hacia metas positivas a través de un enfoque en la información y la comunicación. Idealmente, las personas y los grupos pueden usar estos patrones para convertir sus ideas y aspiraciones en acciones para un cambio social positivo. La esperanza es que los patrones pueden empoderar a la gente para ayudar a crear un futuro que sea inclusivo, saludable, respetuoso y más equitativo.


Avanzando


Los problemas que enfrentamos son increíblemente complejos e interconectados. Esperar que se derretirá sin imaginación colectiva, transfronteriza y trabajo duro no es una estrategia razonable. Abrazar la inteligencia cívica como una perspectiva puede ayudar a motivar e informar a la próxima generación de colaboración en la resolución de problemas. Por supuesto, la inteligencia cívica y el lenguaje de patrones no responden a todos nuestros problemas. Sin embargo, la esperanza es que puedan ayudarnos a reformular la naturaleza del enfoque colaborativo que necesitamos para abordar estos problemas con mayor eficacia. Con la perspectiva de la inteligencia cívica y con enfoques innovadores como los lenguajes de patrones podemos desarrollar nuevos proyectos cooperativos de investigación y acción, especialmente a través de los límites que son esenciales en nuestra búsqueda de una vida mejor para los habitantes de la tierra.



* Todos los patrones de Liberating Voices están disponibles en línea en inglés (http://www.publicsphereproject.org). Las versiones cortas de los patrones están disponibles en línea y en las tarjetas físicas que se pueden utilizar en talleres cara a cara. Estas versiones cortas de "tarjetas" ya están disponibles en línea en cinco idiomas además del inglés: árabe (http://www.publicsphereproject.org/patterns_arabic), chino (http://www.publicsphereproject.org/patterns_chinese), español (http://www.publicsphereproject.org/patterns_spanish(y vietnamita (http://www.publicsphereproject.org/patterns_vietnamese). En otra nota, varios años después de que el libro fue publicado mis estudiantes y yo desarrollamos un conjunto de 40 anti-patrones. Esta exploración en el "lado oscuro" ayudó a documentar formas en que las fuerzas opresoras trabajan hacia objetivos negativos (Schuler y Wagaman, 2013) y algo irónicamente fue una experiencia positiva para todos nosotros.

Referencias

Alexander, C. (1977). A Pattern Language: towns, buildings, construction. New York: Oxford University Press.
Alexander, C. (1979). The timeless way of building. New York: Oxford University Press.
Pea, R. D. (1993). Practices of distributed intelligence and designs for education. Distributed cognitions: Psychological and educational considerations, 11.
Schuler, D. (2001). Cultivating Society's Civic Intelligence: Patterns for a New "World Brain", Journal of Society, Information and Communication, Vol 4 No. 2
Schuler, D. (2008). Liberating Voices: A Pattern Language for Communication Revolution. MIT Press.
Schuler, D., and Wagaman, J. The Surprising Power, Vitality, and Potentiality of Examining the “Dark Side:" The Collaborative Production of the Restraining Voices Anti-Pattern Language in an Educational Setting. In Fall 2013 International PUARL Conference: Generative Processes, Patterns and the Urban Challenge. Neis H. (ed.). PUARL Press, Portland, OR, 2013.